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L'iconographie
Extrait du livre - Le linceul de Turin : "Et vous qui dîtes-vous que je suis?"
La manière dont on se représente le Christ et la manière dont il est représenté, est la même dans le monde entier :
Un homme grand et élancé aux cheveux long et brun, portant une barbe et de grands yeux ainsi qu'un nez fin et long.
Mais qu'est-ce qui a permis de définir ces critères pour représenter Jésus puisque dans les Evangiles rien ne le décrit physiquement.
Qui ou quoi a pu servir de modèle et surtout a-t-il toujours été représenté de cette manière ?
Pour trouver la première représentation du Christ, il faut remonter très loin, et chercher dans les catacombes creusées par les premiers Chrétiens.
Dans les premiers temps, le Christ était représenté d'une manière symbolique par les milieux issus du paganisme mais aussi dans les milieux issus du judaïsme car la Loi de Moïse interdisait de représenter toute forme humaine. Ainsi, quand les chrétiens représentaient des scènes de la vie du Christ, son physique réel importait peu et on le voyait sous forme d'un homme imberbe avec des cheveux courts.
Puis apparaît au milieu du IVe siècle, une peinture dans les catacombes de Rome totalement différente de ce qui se faisait jusque là. C'est un portrait du Christ très proche de ce que l'on connaît actuellement, avec barbe, grand yeux, cheveux longs et nez fin. Pourquoi ce changement soudain ?
Selon Isabelle Piczeck (1), une artiste mondialement reconnue, il y a deux possibilités pour expliquer ce changement radical. Soit l'artiste a connu une tradition issus d’hommes qui ont vu Jésus de son vivant, soit il a vu une autre représentation du Christ avec la barbe, les cheveux longs et de grands yeux.
Ce n'est qu'à partir du Vlème siècle que la représentation change radicalement avec comme exemple l’icône du Christ Pantocrator dans le monastère Ste Catherine du Sinaï.
Puis au fur et à mesure que les siècles passent la représentation ne change pratiquement pas mais devient une référence pour tous les artistes.
Ce sont donc les similitudes entre le linceul de Turin et les portraits « classiques » de Jésus qui ont poussé le professeur Paul Vignon, dès 1902 (2), à effectuer une comparaison plus poussée entre le visage de l'homme du linceul et les différentes icônes représentant Jésus.
Par la suite, plusieurs chercheurs ont affiné les recherches du professeur Vignon et ont trouvé 16 marques caractéristiques du visage de l’homme du linceul dont les principales sont :
Une ride transversale et un carré ouvert vers le haut du front, un “V” au-dessus du nez, le sourcil droit plus haut que le gauche, les pommettes très marquées, un espace sans poils entre la lèvre inférieure et la barbe, une barbe bifide, une ligne transversale sur la gorge, les yeux très grands, deux mèches de cheveux tombant sur le front.
Ensuite, Paul Vignon a cherché dans les représentations du Christ Pantocrator les similitudes entre ces marques et ces icônes.
Ainsi, les spécialistes s’accordent-ils à retrouver jusqu’à treize de ces seize marques sur le Christ Pantocrator de la coupole de Daphni et quatorze sur celui de l’abside de Cefalù en Sicile, qui datent respectivement des XIe et XIIe siècles.
Et surtout jusqu'à 8 marques sur l'icône du Christ Pantocrator du monastère Sainte Catherine du mont Sinaï qui date, elle, du VIe siècle.
Que penser alors ? Ce qui me troubla le plus lors de cette recherche iconographique du visage de Jésus, c’est cette peinture retrouvée dans les catacombes. Pourquoi un changement si brutal dans la représentation de Jésus ? Mais surtout c’est la très grande ressemblance entre cette peinture et par la suite les différentes icônes du Christ Pantocrator (Pantocrator : le Christ en majesté, tout puissant) qui pose question. Mais ressemblance par rapport à quoi ou à qui ? Le visage de Jésus n’est connu de personne puisque rien ne le décrit dans aucun texte. C’est donc que ces différentes représentations ont une source commune. Mais laquelle ? Est-ce une tradition ? Une invention ou une déduction ? Et si c’est une source commune, cela ne serait-il pas le linceul/Mandylion ?
En résumé, on a vu que l’étude historique de ce linge pourrait le faire remonter aux premiers siècles, le faisant coïncider avec l’apparition de l’image d’Edesse.
On pourrait dire que ce linceul est dans la lignée des représentations du Christ. Mais le Christ Pantocrator n’a jamais été montré sous cet aspect (c’est à dire nu et mort) De plus, la représentation du visage reprend l’ensemble des caractéristiques de chaque icône comme si il en était la source au lieu d’être une icône parmi d’autre.
Références :
1- http://www.shroud.com/piczek3.htm
2- Paul Vignon – « Le Saint Suaire de Turin devant la science, l'archéologie, l'histoire, l'iconographie, la logique » – Masson - 1939
$$arguments sceptiques
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