http://gira.cadouarn.pagesperso-orange.fr/france/etude_des_images/etude_detaillee/etude_morpho.htm
ETUDE DÉTAILLÉE DE L'HOMME DU SUAIRE
Etude morphologique de l'Homme
Les publications ne manquent pas à ce sujet, trois d’entre elles peuvent être soulignées :
Yves Delage, professeur d’anatomie comparative à la Sorbonne, a fait une communication scientifique le 21 avril 1902 devant l’Académie des sciences ; cet agnostique concluait que l’image visible était bien celle du Christ.
Pierre Barbet, chirurgien français, reprend l’étude anatomique en 1930 ; il publie ses conclusions en 1935 dans " les 5 plaies du Christ " et, en 1950, dans " La Passion de Jésus Christ selon le chirurgien ".
Giovanni Judica Cordiglia, professeur de médecine légale à la faculté de Milan, a publié en 1961 la fiche anthropométrique de l’homme du Suaire, : taille 1,81 m, poids 77 kg, indices corporels en faveur du type méditerranéen classique, âge entre 30 et 40 ans. Aspect extérieur : cheveux longs, barbe, cheveux réunis en queue de cheval dans le dos et tombant entre les omoplates.
Ces trois médecins, dont nul n’a mis la compétence en doute, sont formels sur un point : aucun détail trouvé au cours de l’étude du Suaire n’est en contradiction avec les éléments médicaux connus à l’époque de leur examen ; bien plus, les détails anatomopathologiques et physiopathologiques qui abondent sur le Suaire sont en parfaite conformité avec nos connaissances actuelles et étaient pour la plupart complètement inconnus en 1357.
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Il s’agit d’un homme, mort, d’âge moyen, taille 1.80 m environ, bien bâti, cheveux longs, barbu, moustachu, de race blanche. Nous savons que les romains se rasaient le visage et que les juifs portaient la barbe et les cheveux longs depuis au moins l’époque de Moïse et ne se rasaient la barbe qu’en signe de deuil.
Un détail intéressant est que, dans le dos, les cheveux retombent jusqu’au niveau inférieur des omoplates, donnant l’impression d’une queue de cheval attachée bas (un peu à la mode actuelle des babas cool, si je peux me permettre). Or, il s’agit là d’un détail jamais représenté sur une image du Christ et qui n’est connu que depuis le début du XX° siècle : en 1920 Gressman a montré qu’il s’agissait d’une coutume de l’antiquité fréquente chez les juifs et Daniel-Rops affirme que, sauf les jours de fête, les juifs portaient cette queue de cheval nattée et enroulée sous leur couvre-chef.
Cet homme se présente couché sur le dos, tête un peu fléchie en avant, bras tendus, mains croisées sur le pubis, genoux légèrement pliés, pieds croisés et en hyperextension ; il s’agit d’un corps pris par la rigidité cadavérique.
ETUDE DE LA TETE
Au premier coup d’œil :
Écoulements de sang dans les cheveux et sur le front.
Avec un peu d’attention :
Défect des parties externes droites de la moustache et de la barbe .
En observant bien :
Excoriation et tuméfaction de la base du nez avec fracture du cartilage dorsal, tout près de l’os nasal.
Excoriation et tuméfaction de la pommette droite.
Tuméfaction des arcades sourcilières.
Dans les cheveux, surtout à la face postérieure, on distingue de nombreuses et épaisses coulées de sang qui semblent toutes s’arrêter sur une même ligne, presque horizontale, comme si elles avaient rencontré un obstacle ; sur la partie antérieure de la tête, on distingue un gros caillot (dans la partie colorée en vert sur l'image) prenant naissance à la limite des cheveux et descendant vers l’arcade sourcilière gauche où il s’arrête avant de reprendre sur l’arcade ; il s’agit d’un écoulement de sang veineux, lent, provenant de l’effraction d’une veine frontale. A droite, un autre caillot (dans la partie colorée en bleu), prenant lui aussi naissance à la limite des cheveux et descendant sur les cheveux en deux coulées distinctes, fines, tendues : il s’agit de la trace d’une effraction de l’artère frontale droite avec son écoulement fin, pulsatile, envoyant un petit jet de sang à quelque distance. A gauche, de nombreux petits caillots disséminés sur les cheveux et le front. Il faut remarquer, là aussi, que les traces s’arrêtent sur une ligne horizontale passant juste au-dessus des arcades sourcilières. Tout se passe comme si la tête avait été entourée par un bandeau circulaire serré. |
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Le caillot d'origine veineuse tel qu'il se présente sur le Suaire et son image telle qu'elle apparaît après application d'un filtre 3D |
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Le caillot d'origine artérielle tel qu'il se présente sur le Suaire et son image telle qu'elle apparaît après application d'un filtre 3D |
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A l’évidence, on est en présence de nombreuses blessures ponctuelles et non d’une plaie étendue du scalp ; en effet, celles-ci saignent toujours abondamment et auraient donné une coulée de sang large ; ces blessures sont réparties sur tout le cuir chevelu mais respectent le visage et la nuque. Rappelons que la découverte de la double circulation (artérielle et veineuse) date du début du XVII° siècle et qu’on a de la peine à imaginer un artiste du moyen-âge se lançant dans la réalisation de traces sanguines aussi méticuleuses et fidèles à la physiopathologie.
Il manque l’extrémité droite de la moustache et une partie de la barbe, du côté droit également ; elles ont probablement été arrachées.
La pommette droite est contuse, excoriée, l’arête du nez, au niveau des cartilages est oedématiée, les cartilages probablement fracturés ; les 2 arcades sourcilières sont proéminentes, contuses.
L’ensemble de ces traces oblige à conclure que l’homme du Suaire a reçu plusieurs coups violents portés au visage (coups de poing ? coups de bâton ?). D’après Judica, cela correspondrait à un coup de bâton de diamètre 4 à 5 cm, porté depuis le côté droit. Il a, de plus, été victime d’outrages (barbe et moustache arrachées). Les blessures, notamment l'écoulement artériel, ont été réalisées du vivant du supplicié (juste après la mort, les artères se vident); impossible donc d'accorder le moindre crédit aux théories prétendant qu'un faussaire aurait utilisé un cadavre pour "reproduire" le Suaire.
ETUDE DU TRONC
A sa face antérieure :
Au premier coup d’œil :
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Les épaules et les bras sont invisibles, détruits par l’incendie de 1532.
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Sous le pectoral droit, il apparaît une tache rosée plus grande et plus colorée que les autres traces ; cette tache est elle-même composée de deux parties :
une forme régulière, ovale, de 4,5 sur 1,5 cm, bien limitée (en bleu sur l'image colorée);
en dessous, une épaisse tache rosée. Celle-ci s'écoule dans deux directions : sur le corps, en dessous de la plaie, et sur le tissu, derrière et en dessous de la réparation. Cette plaie a donc saigné alors que le corps était déjà dans le linceul. Une étude en fluorescence ultraviolette a confirmé que le halo diffus, bien visible à l'oeil nu autour de la plaie, réagissait comme le sérum sanguin; le sang avait donc en partie coagulé à l'intérieur du thorax et c'est le sérum qui a diffusé dans le tissu.
Avec un peu d’attention :
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Les pectoraux sont saillants, contractés, surélevés.
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Le creux épigastrique est déprimé.L’abdomen inférieur est gonflé, saillant.
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Un peu partout, de nombreuses petites taches rosées.
La plaie de la face latérale droite est béante ; une plaie sur un organisme vivant entraîne un phénomène réflexe de contracture des muscles qui l’entourent aboutissant à une tentative de fermeture spontanée ; au contraire, une plaie faite sur un cadavre, même peu de temps après la mort, reste béante, les muscles ne se contractant plus. Cette plaie a donc été causée par un instrument de forme losangique, mesurant 4,5 x 1,5 cm environ, et le coup a été porté après la mort.
Les pointes de lances représentées ci-contre sont des lances romaines trouvées sur un champ de bataille du Moyen-Orient ; il existe une lance de ce type conservée au Vatican dont la largeur de lame est de 45 mm. C'est probablement une arme semblable qui a causé la blessure visible sur le Suaire.
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(D'après Jésus et son temps, Edition Sélection du Reader's Digest)
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A sa face postérieure :
Au premier coup d’œil :
Des traînées rosées épaisses barrant les fosses lombaires en travers.
Avec un peu d’attention :
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Une large plaque rosée couvrant l’omoplate et le trapèze droits.
Cette blessure est une excoriation ; si on regarde sur la face antérieure, on s'aperçoit que cette plaque se prolonge sur l'épaule droite jusqu'au niveau de la clavicule.
Une autre plaque rosée, un peu plus petite, couvre l’omoplate gauche, particulièrement visible à sa partie inférieure.
Les plaies excoriées sur l'épaule droite évoquent le port d'un objet lourd, rugueux et large de plusieurs centimètres qui aurait frotté assez longtemps pour arracher la peau; cet objet aurait été porté sur l'épaule droite, en travers du dos, presque horizontalement, le dos penché en avant, l'objet venant reposer parfois brutalement sur le dos, au niveau de la pointe de l'omoplate gauche. Parmi les objets envisageables, un genre de poutre ferait parfaitement l'affaire.
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Sur presque toute la surface du reste du corps, on trouve des marques d’environ 3 cm de longueur, formés de deux petites plaies de 10 à 12 mm de diamètre, séparées de 1,3 cm environ, en forme d’haltères, groupées par 2 ou plus ; Barbet en a compté entre 100 et 120, Ricci environ 180 ; elles semblent disposées en éventail et seraient souvent groupées par paires.
Ces blessures évoquent des coups portés avec un fouet dont la ou les lanières auraient été munie(s) à leur extrémité d’une ou plusieurs boules. Ces marques semblent avoir été portées horizontalement au niveau de la taille, en oblique descendante sur les jambes et en oblique ascendante sur le tronc ; de plus, elles semblent bien se répartir en deux séries : une portée par un fouet manié depuis le côté droit du condamné, l’autre depuis le côté gauche. Pour plus de détails, voir le chapitre "Flagellation" dans les Annexes.
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Les pectoraux sont en saillie, contractés, tirés vers le haut, le thorax est distendu, le creux épigastrique est creusé, le bas abdomen est bombé, refoulé par le diaphragme contracturé : cet homme est mort asphyxié, incapable de vider ses poumons distendus.
ETUDES DES MEMBRES SUPERIEURS
Les épaules et les bras sont invisibles car détruits par les traces de l'incendie de 1532. On ne commence à distinguer les membres supérieurs qu'en-dessous des coudes.
Les avant-bras sont en pronation ; on voit donc leur face dorsale.
Sur l’avant-bras droit :
A u premier coup d’œil :
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De nombreuses traînées rosées, obliques, semblant se diriger du poignet vers le coude.
Avec un peu d’attention :
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La main n’a que 4 doigts visibles, le pouce n’apparaît pas ; il est caché dans la paume de la main ; cette position inhabituelle est la conséquence de la contracture de l'opposant du pouce, elle même pouvant faire suite à une irritation du nerf médian.
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Les autres doigts sont en extension complète et fortement serrés entre eux.
Sur l’avant-bras gauche :
Au premier coup d’œil :
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Les mêmes traînées rosées obliques, semblant se diriger du poignet vers le coude.
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Une marque rosée, en forme de tache étoilée, au niveau du poignet.
Avec un peu d’attention :
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La main ne montre aussi que 4 doigts, le pouce étant invisible. Les doigts sont demi-fléchis, on distingue nettement leur première phalange et un peu le début de la deuxième.
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Les traînées rosées visibles sur les 2 avant-bras forment distinctement des coulées obliques selon deux directions séparées d’environ 20 à 30 degrés.
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Il y a une plaie d’environ 8 mm de diamètre au niveau du carpe gauche.
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Les avant-bras montrent un écoulement de sang prenant naissance, à gauche, dans cette plaie du carpe (le poignet droit est caché par la main gauche) ; cet écoulement va en direction du coude et du bord cubital de l’avant-bras, en suivant, bien sûr, la ligne de plus grande pente. Les mains étaient donc plus haut que les coudes, pouce en haut. En regardant attentivement, on voit que l’écoulement se fait selon 2 directions, faisant entre elles un angle d’environ 20 à 25 degrés. L’angle de ces directions avec la verticale indique que les avant-bras étaient orientés vers le haut et qu’ils oscillaient entre 2 positions, l’une avec une pente de 55° environ, l’autre de 75° environ.
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Le pouce gauche n'est pas visible, mais il n'est pas possible de dire s'il est caché dans la paume de la main gauche ou s'il est disposé sous le poignet gauche. Il faut toutefois noter qu'il n'y a aucune image visible du poignet droit ce qui, compte tenu de ce que nous avons vu au sujet de la tridimensionnalité, nous incite à penser que l'espace entre le Suaire et le poignet était assez grand et il est donc possible que le pouce en adduction forcée relève le bord radial de la main.
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La double orientation des coulées sanguines à 55 et 70° associée à cette plaie perforante du carpe indique que le corps a été pendu par les poignets, au moyen d’un instrument les perforant, et que le corps pouvait se relever de plusieurs centimètres. Si on fait le rapprochement entre la plaie du carpe gauche et l’adduction forcée du pouce droit, on peut conclure à une perforation des carpes au niveau de l’espace de Destot.
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ETUDE DES MEMBRES INFERIEURS
Sur la face antérieure :
Au premier coup d’œil :
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Les deux membres inférieurs sont serrés, les genoux se chevauchent un peu, l’empreinte de la partie inférieure des jambes et celle des pieds sont peu visibles.
Avec un peu d’attention :
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Les empreintes de la cuisse et du genou gauches sont plus visibles que celles du côté droit , le genou gauche est un peu plus haut et plus en avant que le droit.
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On trouve sur toutes les parties visibles les traces rosées déjà vues sur le reste du corps.
En observant bien :
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Les deux rotules sont excoriées, la droite plus que la gauche, et on note deux plaies arrondies de 2 centimètres de diamètre au-dessus et en dehors de la rotule droite.
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Sur la face postérieure :
Au premier coup d’œil :
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Les deux pieds, en rotation interne, se croisent, le gauche devant le droit, l’empreinte de la plante du pied droit étant particulièrement visible (ce qui veut dire qu'il reposait à plat sur le tissu, donc en extension sur la jambe); on y voit deux taches rosées nettement dominantes, l’une au talon et l’autre à la jonction tiers inférieur - tiers moyen. L'image en 3 dimensions qui s'impose est celle d'un corps couché sur le dos, appuyant sur la tête, le tronc, les fesses et le pied droit, les cuisses et les jambes étant légèrement fléchies.
Avec un peu d’attention :
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Le talon du pied gauche est un peu plus haut que le droit et, lui aussi, marqué par une trace rosée en trois branches divergentes se dirigeant vers l’extérieur.
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Sur toute la face postérieure des cuisses et des jambes on retrouve les traces rosées déjà vues sur le reste du corps.
En observant bien :
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Le membre droit est plus étendu que le gauche, l’empreinte du creux poplité est plus visible.
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L'image du pied droit permet de distinguer, outre la forme générale de la plante :
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une tache ronde au niveau du talon (en jaune)
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une tache ronde un peu plus bas que le milieu du pied (en bleu)
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une traînée épaisse qui relie ces deux taches
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une coulée de sang sur le bord externe du pied (en vert)
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La tache ronde du talon : elle apparaît en creux, correspondant probablement à une plaie produite par la marche pieds nus sur un sol raboteux.
La tache ronde du milieu du pied : elle est en relief et correspondrait à une plaie située en plein dans le tarse (matérialisée par un point rouge), en avant du scaphoïde (en rose), entre les 2° (en bleu) et 3° (en jaune) cunéiformes. Il existe des prolongements sanguins nettement individualisés en direction des 5 orteils. Ces écoulements se sont produits alors que le talon était situé plus haut que les orteils.
L'endroit où a pénétré le clou est un espace virtuel et inaccessible sur un pied en position normale - d'ailleurs Pierre Barbet ne l'avait pas trouvé, ce qui l'avait amené à penser que le clou était enfoncé entre les 2° et 3° métatarsiens - ; par contre, si on met le pied en hyperextension, ce qui est sa position "naturelle" de crucifixion, cet espace apparaît et se laisse pénétrer très facilement, sans causer de fracture aux os du tarse, ainsi que l'a démontré le Docteur Pierre MERAT; depuis, cet espace anatomique porte son nom.
La traînée épaisse reliant ces deux taches : elle correspond à un écoulement sanguin qui n'a pu se faire que de la plaie du milieu du pied en direction du talon car il n'existe pas de structure dans le talon pouvant donner lieu à une hémorragie veineuse importante; il est donc indispensable d'imaginer que le saignement est intervenu alors que le pied était positionné avec les orteils plus hauts que le talon.
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La coulée de sang sur le côté externe du talon : d'abord il existe à l'évidence une symétrie (matérialisée par le trait vertical vert) qui laisse penser qu'il y avait un pli dans le Suaire et que le sang, en s'écoulant post mortem sur le linceul, a imprégné symétriquement les 2 côtés du pli. Pour que le sang continue à s'écouler après la mort, il fallait que la plaie à l'origine soit assez importante; celle du talon étant exclue, il ne reste que celle du milieu du pied; un telle hémorragie ne peut se produire en post mortem que par une plaie veineuse, et la seule structure veineuse pouvant être en cause est l'arcade plantaire profonde. Une fois Jésus allongé au tombeau, la légère flexion des genoux a fait que le sang veineux se trouvant dans les jambes (partie située entre le genou et la cheville) s'est dirigée doucement vers les pieds sous l'effet de la pesanteur et s'est écoulée par la plaie tarsienne en direction des talons, provoquant la petite hémorragie qui s'est infiltrée dans le linceul.
L'ensemble de ces constatations impose la conclusion suivante : le pied était dans une position proche de la verticale, talon plus haut que les orteils, lorsque la plaie du milieu du pied a saigné en direction des orteils avec un écoulement sanguin d'importance modérée (caillots assez fins). Ensuite, la même plaie a saigné plus abondamment, post mortem, alors que le talon était plus bas que les orteils, pied toujours proche de la verticale, corps déjà enveloppé dans le linceul.
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Les jambes serrées, genoux en légère flexion, le gauche un peu plus haut que le droit, les pieds en hyperextension se chevauchant, le gauche en avant et un peu plus haut que le droit, la plaie de la plante du pied droit indiquent avec une quasi certitude que la mort est survenue chez cet homme alors qu’il était cloué verticalement par les pieds sur un plan dur, un seul clou ayant immobilisé les deux pieds. Ensuite, lors de sa mise en linceul, alors qu'il était décloué, le sang s'est écoulé d'une façon assez importante par la plaie béante du clou.
L'ENLEVEMENT DU CORPS
L'intégrité des images sanguines
Il est un fait bien connu de tous : quand on s’est fait une blessure et que l’on a mis un pansement dessus, celui-ci colle à la plaie (si on n’a pas pris la précaution de mettre un corps gras…) et, quand on enlève le pansement, cela fait mal et souvent saigne un peu. Si on observe le pansement avec un peu d’attention, on peut voir encore d’autres choses : le sang et les sérosités se sont infiltrés entre les fibres de la compresse - ou du coton si on a eu l'imprudence d'en mettre -, ont formé en séchant une matière ayant une certaine cohérence. Au moment d’enlever le pansement, les taches de sang se déchirent un peu, une partie restant collée à la peau, l’autre au pansement. Par ailleurs, sur la peau, collées par le sang séché, on trouve des fibres textiles provenant du pansement. En examinant ce dernier, on voit qu’il manque certaines fibres et on voit les caillots déchirés.
Examinons le Suaire (qui, dans notre comparaison, tient le rôle du pansement...) pour voir les empreintes des caillots et rechercher si elles sont déchirées. Il n’en est rien et ce phénomène est particulièrement net là où les caillots sont bien distincts : au front, à la plaie du côté, au pied. Il s’agit là d’une constatation extrêmement importante et actuellement personne n’est capable d’expliquer de façon satisfaisante comment le corps contenu dans le Suaire a pu en sortir sans laisser de traces de la séparation corps-tissu.
L'écart entre les traces sanguines et l'image corporelle
Mais il y a plus curieux encore : en examinant attentivement l'image, on s'aperçoit que les taches de sang ne se trouvent pas forcément sur les images du corps ; cela est particulièrement net au niveau du visage : certaines traces de sang se trouvent dans les cheveux !
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Il y a une discordance entre l'emplacement des images de sang sur le Suaire et l'endroit où elles auraient logiquement dû se trouver sur le corps. Serait-ce que nous nous sommes trompés depuis le début et que le Suaire vient enfin de montrer qu'il n'est qu'un faux ?
Récapitulons rapidement les principales constatations que nous avons faites : nous avons une image tridimensionnelle, négative, sur laquelle il n'y a aucune trace de peinture ou de dessin, portant des informations inconnues au XIV° siècle, que personne à ce jour n'est parvenu à reproduire... Non, l'hypothèse d'un faux n'est vraiment pas soutenable ! Alors quelle peut être l'explication d'un tel phénomène ?
Admettons l'hypothèse, formulée par Paul CHAUSSEE dans son livre "Miracle et Message du Saint Suaire", que l'image s'est formée en deux temps :
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dans un premier temps, dans l'humidité chaude du tombeau, les empreintes sanguines se sont décalquées sur le Suaire alors que celui-ci épousait la forme du corps qu'il recouvrait.
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dans un deuxième temps, l'image du corps s'est formée alors que le linceul était à plat.
Examinons maintenant le Suaire de près pour voir si cette hypothèse peut trouver sa confirmation : regardons deux coupes de la tête, l'une passant par le front, l'autre par les joues, selon le plan ci-dessous :
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Coupe N° 1 (passant par le front)
Sur le Linceul, la distance séparant l'axe de la tête du caillot artériel (situé à droite) est de 5,86 cm pour la branche interne du caillot et de 8,24 cm pour sa branche externe. Reportons ces distances sur la ligne vert foncé, représentant le Linceul aplati, dessinée en haut de cette coupe. Reportons maintenant cette longueur sur la ligne vert clair représentant le linceul moulant le front - en suivant son contour - on obtient l'emplacement des caillots sur la tête. Il s'agit bien de l'emplacement de l'artère temporale.
L'écoulement du sang par cette artère a bien donné naissance à ce caillot dont l'empreinte s'est décalquée à sa place réelle sur le linceul lorsqu'il épousait la forme de la tête. Sur le linceul mis à plat, ces décalques se trouvent en dehors de l'image corporelle, notamment la branche externe du caillot qui se trouve projetée dans la chevelure.
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Coupe N° 2 (passant sous les pommettes)
Sur cette coupe, on observe le même phénomène concernant le caillot qui se trouve déporté dans les cheveux sur le côté droit de la tête. La même démarche nous montre que ce caillot a pris naissance sur la face, sous la pommette droite qui a été contusionnée et dont la peau a très probablement éclaté sous la violence du coup (un instrument contondant d'environ 5 cm de diamètre, disait Judica Cordiglia). Le sang s'est écoulé sous la pommette, a suivi le creux de la joue, puis la proéminence du maxillaire, a filtré dans la barbe pour se coaguler en bas des poils où il a probablement formé le petit caillot rond que nous voyons 3 cm plus bas. Ce trajet sinueux, anatomiquement justifié, est parfaitement marqué sur le Linceul.
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En définitive, cette anomalie apparente de position des taches de sang, qui posait problème, se révèle riche en enseignements :
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d'abord, elle recoupe ce que nous savons de l'anatomie et répond à l'anomalie apparente de positionnement de l'artère temporale que beaucoup avaient déjà relevée.
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ensuite, elle montre bien que dans le tombeau, les cheveux étaient tombés en arrière (comme l'exige la pesanteur !) et que la peau recouvrant la tempe était en contact direct avec le Linceul.
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enfin recoupe une notion que nous avons déjà vue : l'image corporelle n'existe pas sous les taches de sang ; c'est donc bien que celles-ci se sont formées en premier, l'image corporelle ensuite.
Regardons encore un autre détail, connu depuis toujours : il n'y a pas d'image entre les deux représentations de la tête (celle de la face antérieure et celle de la face postérieure). On a évoqué la présence d'une mentonnière (les fameux "othonia" de l'évangile de Saint Jean) permettant de garder la bouche fermée, mais c'est peu probable pour au moins deux raisons :
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la première étant que le corps, figé dans la rigidité cadavérique dès sa mort, tous muscles contractés (y compris les masséters, pourquoi feraient-ils exception ?), n'avait pas besoin de mentonnière pour maintenir fermée une bouche qui n'avait aucune raison de s'ouvrir.
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la deuxième est que cette mentonnière aurait empêché la formation des traces de sang sur le Linceul, notamment au niveau des joues et des tempes (passage habituel de ce genre de linge), or nous venons précisément de voir que ces traces existaient bel et bien.
La distance séparant sur le Linceul la base de l'occiput (sur la figure postérieure) de la racine du nez (sur la figure antérieure) est de 39-40 cm, ce qui correspond à la réalité anatomique ; quand les images sanguines se sont formées, le corps était bien dans le linceul, comme dans la représentation de Della Rovere, le linge épousant le contour du crâne par derrière et couvrant ensuite la face antérieure du corps en suivant ses volumes.
Puis le corps a disparu - c'est une évidence, il faut bien l'accepter : les disciples ont trouvé le tombeau vide, sans rien y comprendre d'ailleurs, et nous , nous nous trouvons devant un linge sans aucune trace de décomposition du corps, sans aucune trace de la séparation du corps et du tissu, moins de 36 heures après le décès puisque le corps garde encore la rigidité cadavérique, et nous n'y comprenons rien non plus -. Toutefois, même sans comprendre, nous pouvons constater : quand l'image du corps s'est formée, le suaire était "vide", ses deux faces antérieure et postérieure reposant à plat l'une sur l'autre (ce qui explique l'intervalle libre de 40 cm) ; tout se passe comme si l'image du corps s'est formée au moment où celui-ci se "volatilisait". Les chrétiens emploient le mot de "résurrection" pour désigner cette volatilisation.
L'hypothèse que nous avons formulée plus haut, à savoir la formation de l'image en deux temps, satisfait aux observations que nous pouvons faire ; par contre, elle ne donne aucun renseignement sur le mode de formation de l'image, mais ceci est une autre histoire...
Les traces de brûlures et pliage du Suaire
Les traces de brûlures
Les traces de l’incident inconnu mais antérieur à 1195
Il existe à Lier, en Belgique, dans l'église Saint Gommaire, une copie du Suaire, à l'échelle 1/3, datée de 1516, sur laquelle on voit la représentation des traces de brûlures qui existent entre les empiècements cousus en 1534 par les Clarisses de Chambéry pour réparer les dommages causés par l'incendie de 1532. Il y a donc eu, avant 1516, un accident qui a brûlé le Suaire. Ceci serait de peu d'importance au regard des dégâts causés par l'incendie de 1532, si le Docteur Yves CARTIGNY n'avait trouvé, sur une illustration du Codex Pray, la représentation de ces traces de brûlures; leur présence atteste de l'existence du Suaire - et du premier incident par le feu - avant 1195, date à laquelle est attribué ce Codex.
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Cette vue schématique colorée montre les emplacements des brûlures dues à un accident antérieur à 1195 (taches mauves et vertes).
La partie antérieure de la silhouette est située sur le côté gauche de l'image.
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(D'après Jérôme Lejeune, dans Etude topologique des Suaires de Turin, de Lier et de Pray)
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La seule façon d'expliquer la superposition de ces traces est que le Suaire ait été plié en deux dans le sens de la longueur selon la ligne bleue (côté droit sur côté gauche, silhouette à l'extérieur), puis en deux dans le sens de la largeur selon la ligne rouge (le côté droit du Suaire à l'intérieur du pli); on trouve ainsi successivement, de bas en haut, la moitié gauche de la face antérieure, puis la moitié droite de la face antérieure, puis la moitié droite de la face postérieure, enfin la moitié gauche de la face postérieure.
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L'étude détaillée des traces montre nettement qu'elles sont plus nombreuses et marquées sur la face postérieure (où elles ont carrément creusé des trous) et sur le côté gauche de la silhouette. |
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les détails des brûlures dans l'ordre où elles sont sur le Suaire, ce qui correspond également à l'ordre de leur superposition.
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Les traces de l’incendie du 4 décembre 1532
La topographie de ces brûlures et leur répartition symétrique ne doit rien au hasard : le Suaire était contenu dans un coffret d’argent, plié sur lui-même en 48 épaisseurs.
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Le pliage du Suaire dans son reliquaire lors de l'incendie du 4 décembre 1532 (d'après le Pr Jérôme Lejeune)
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Si on plie le Suaire en deux une première fois dans le sens de la longueur, puis une seconde fois en deux dans le même sens, ensuite une première fois en 2 dans le sens de la largeur, puis une seconde fois en 2 dans le même sens, enfin une fois en 3 dans le sens de la longueur avec les extrémités libres au centre, on obtient une superposition exacte des traces de brûlures, celles-ci se trouvant réparties sur un bord et un angle, endroit où le linge a été particulièrement chauffé par contact avec le bord du coffret qui le contenait ; de plus, une goutte d’argent fondu a mis le feu au tissu, ce qui a nécessité de jeter de l’eau pour l’éteindre, eau dont on va retrouver la trace.
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Hématologie
Composition du sang
Le sang se compose de 2 grands types d’éléments :
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les cellules (globules rouges ou hématies, les globules blancs ou leucocytes, les plaquettes).
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Le plasma, composé lui même de :
La solution ionique : eau et électrolytes (sodium, chlore, potassium, calcium, magnésium …)
Les protéines : albumine, globulines, facteurs de coagulation (fibrinogène, prothrombine …)
On appelle sérum le plasma qui a perdu son fibrinogène (voir plus loin, au chapitre coagulation).
Physiologie sanguine
Chez le vivant :
Le sang reste fluide dans la circulation ; au cours de certaines maladies, on peut assister
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soit à une coagulation anormalement forte : les thromboses
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qui peuvent être artérielles et entraîner, selon les artères bouchées et l'endroit où est bloqué le caillot,
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des accidents vasculaires cérébraux (paralysies, hémiplégies, troubles de la parole, de la pensée...)
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des accidents cardiaques (infarctus)
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des thromboses artérielles de membres avec risque secondaire de nécrose et de gangrenisation
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ou qui peuvent être veineuses et donner des phlébites,
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soit à une coagulation anormalement faible aboutissant à des hémorragies.
Dans le cadavre :
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Soit il existe une blessure de la paroi vasculaire et le sang coagulera, comme chez le vivant, dans les courts moments qui suivent la mort
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Soit il n’existe pas de blessure de la paroi vasculaire et le sang restera liquide pendant quelques jours, après quoi il se décomposera. Les artères se vident de leur contenu au profit des capillaires et des veines qui se remplissent (d’où la croyance antique que les artères véhiculaient de l’air et participaient à la respiration ; il est intéressant de noter que les découvertes sur la physiologie sanguine et la circulation remontent au début du XVII° siècle, soit environ 300 ans après les premières expositions connues du Suaire). Si on coupe une grosse veine au cours d’une autopsie, le sang s’écoule ; si cela survient très peu de temps après la mort, le sang coagulera. En effet, les cellules sanguines continuent à vivre quelques heures après la mort et on a pratiqué autrefois avec succès, en Russie, des transfusions sanguines à partir de cadavres frais.
La coagulation
En cas de blessure d’une paroi vasculaire, il y a mise en contact du sang et du collagène (contenu dans le tissu conjonctif de la paroi du vaisseau et dans les tissus qui entourent le vaisseau). Ce contact initialise la coagulation sanguine et, au terme d’une série complexe de réactions qui dure environ 3 minutes, il y a transformation du fibrinogène (protéine soluble) en fibrine (protéine insoluble formant des filaments) sous l'action d'une enzyme : la thrombine en présence de Calcium. Pour obtenir du sang incoagulable en vue de faire du boudin, les charcutiers battent avec une sorte de fouet le sang qui s'écoule du porc que l'on saigne ; ce faisant, ils éliminent la fibrine au fur et à mesure de sa formation et empêchent donc la formation du caillot ; mais ils obtiennent en réalité un sang coagulé - au sens biochimique - dans lequel il n'y aura pas de caillot visible.
En 10 à 12 minutes, cette fibrine compose une sorte de réseau complexe qui emprisonne les cellules sanguines en formant le caillot. Sous l’action du facteur de coagulation XII, il y a rétraction du caillot qui expulse le liquide qu’il contient, le sérum, en 1 à 3 heures ; la quantité de sérum exsudé correspond environ à la moitié du volume du caillot initial. Si la coagulation se produit à l’extérieur de l’organisme, le caillot se dessèche (nous en avons tous vu sur notre peau après nous être blessé), si la coagulation se produit à l’intérieur de l’organisme, le caillot conserve son humidité.
Le caillot étant constitué par les cellules sanguines entourées de fibrine, on trouve dans le caillot les éléments présents dans les cellules et, notamment, l’hémoglobine contenue dans les globules rouges (elle même contenant du fer), des antigènes - comme par exemple ceux qui sont responsables des différents groupes sanguins A, B, AB, rhésus, … ( le groupe " O " signifie seulement l’absence d’antigène A et B) et qu'on trouve sur les globules rouges -, etc....
Nous avons constaté en voyant des pansements qu’autour des caillots il y avait une sorte de halo clair ; ce halo est constitué par le sérum exsudé et contient donc des sels minéraux, des protéines (mais pas de fibrinogène !), de l’eau.
EN PLUS ....
COMPOSITION DU SANG
Les cellules
Les hématies aussi appelées Globules rouges
Ce sont des cellules, fabriquées par la moelle osseuse, qui ont la particularité de ne pas contenir de noyau lorsqu'elles sont "adultes", c'est-à-dire 3 à 4 jours après avoir été mises en circulation dans les vaisseaux. Elles vivent environ 120 jours puis sont détruites par la rate ; à ce moment, leur contenu est libéré dans le sang. On compte environ 5 millions d'hématies par mm3 de sang (1 mm3 = 1 millionième de litre), et nous avons environ 5 litres de sang. Nous avons donc 25 mille milliards de globules rouges. Notre organisme en fabrique et en détruit donc2 millions et demi à chaque seconde de notre existence !
Chaque hématie se présente comme un disque aplati biconcave de 7 microns de diamètre (7 millièmes de mm) ; en mettant côte à côte, soigneusement rangés sur une seule ligne, tous les globules rouges de notre organisme, on obtiendrait une chaîne d'une largeur de 7 microns, mais d'une longueur de 175000 km, soit plus de 3 fois le tour de la terre à l'équateur.
Ces quelques chiffres sont donnés à titre indicatif pour se faire une petite idée de la complexité de fonctionnement de notre corps ; ne pas oublier que le sang ne représente qu'environ 10% du corps...
Les globules rouges doivent leur nom à leur composant essentiel : l'hémoglobine, macromolécule d'un poids moléculaire de 68000, de forme grossièrement sphérique, d'un diamètre d'environ 60 angströms (6 millionièmes de mm). L'hémoglobine est formée pour 95% d'une protéine incolore, la globine, et pour 5% d'une porphyrine composée de quatre noyaux tétra pyrroliques contenant chacun un atome de fer à l'état ferreux (Fe++). C'est sur les atomes de fer que viendra se fixer l'oxygène.Le gaz carbonique transporté par l'hémoglobine ne se fixe pas sur le fer mais sur les groupements aminés (-NH2) libres des acides aminés de la globine, notamment la Leucine qui est un acide diaminé.
Lorsque les globules rouges sont détruits, leur contenu est libéré et l'hémoglobine se trouve dans le sang ; elle est rapidement décomposée en ses deux composants :
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globine qui sera détruite par le foie et dont les acides aminés seront recyclés pour d'autres synthèses protéiques
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hème qui sera scindée en
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fer qui sera repris pour la synthèse de nouvelles molécules d'hémoglobine
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porphyrine qui sera dégradée en bilirubine et éliminée, après transformation hépatique, par les urines et la bile. C'est à la bilirubine que le plasma et le sérum doivent leur coloration jaune, c'est aussi à l'excès de bilirubine que la peau des ictériques doit sa couleur orangée.
Il y a, en dehors du cadre des maladies, 2 grandes causes de destruction des globules rouges :
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la rate qui détruit les globules atteints par la limite d'âge
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les chocs (soit exterieurs à l'organisme par des traumatismes, soit intérieurs à l'organisme comme certaines proyhèses valvulaires cardiaques).
Quand la destruction est anormalement importante, il y a production accrue de bilirubine circulant dans le sang. Une hyperbilirubinémie libre peut donc être le témoignage d'une hémolyse.
Les globules blancs appelés aussi leucocytes
Ils sont environ 1000 fois moins nombreux que les hématies.Ils ont un rôle fondamental dans les défenses de l'organisme tant immédiate (polynucléaires) que retardée (lymphocytes). Ils sont répartis en
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granulocytes, dont les cellules souche, les myéloblastes, donneront les polynucléaires (neutrophiles,éosinophiles, basophiles)
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lymphocytes, dont les cellules souche, les lymphoblastes, sont situées dans la moëlle osseuse et les tissus lymphoïdes (ganglions, amygdales, plaques de Peyer, rate, thymus) ; ils donneront les petits et moyens mononucléaires.
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monocytes, dont les cellules souche, les histioblastes, sont situées dans le Système Réticulo-Endothélial (moelle osseuse, rate, ganglions) ; ils donneront monocytes, histiocytes, plasmocytes, mastocytes
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Bien qu'indispensables à la vie quotidienne, ils n'ont joué aucun rôle particulier au cours de la Passion et seront donc négligés ici.
Les plaquettes, appelés aussi thrombocytes
Ce sont des débris de cellules géantes, les mégacaryocytes dont les cellules souche, les mégacaryoblastes, sont situées dans la moelle osseuse ; on compte environ 300000 plaquettes par mm3 de sang. Elles ont un rôle fondamental dans la coagulation sanguine, leur excès conduisant à des thromboses (formation de caillot dans un vaisseau), leur insuffisance à des hémorragies (écoulement du sang hors d'un vaisseau). Elles sont responsables de la formation du clou plaquettaire, première étape dans la fermeture de la brèche d'un vaisseau et de l'initialisation de la réaction de coagulation par activation de la prothrombine en thrombine (enzyme qui transforme le fibrinogène en fibrine).
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Le plasma
Il se compose d'eau (92%), de protéines (70 grammes par litre), de matière organique non protéique, d'éléments minéraux.
Les protéines sont divisées en albumine (42 g/l) et globulines (24 g/l). Parmi les globulines les plus connues, citons les Immuno-globulines (aussi appelées anticorps), le fibrinogène (rôle important dans la coagulation).
Les matières organiques non protéiques sont, par ordre décroissant de quantité : les lipides (4 à 6 g/l), le cholestérol (2 à 2,5 g/l), les phospholipides (1,5 g/l), le glucose (1 g/l), les acides aminés libres (500 mg/l), l'urée (300 à 400 mg/l), l'acide lactique (100 mg/l), l'acide urique (45 mg/l), la créatinine (30 mg/l), la bilirubine (5 à 6 mg/l), l'ammoniaque (1 à 2 mg/l). on trouve aussi, mais à l'état de traces, des hormones, des vitamines, des enzymes...
Les éléments minéraux : Chlore (3650 mg/l), le Sodium (3300 mg/l), le bicarbonate (1650 mg/l), le potassium (180 à 190 mg/l), les phosphates (95 à 106 mg/l), le calcium (100 mg/l), les sulfates (45 mg/l), le magnésium (18 à 20 mg/l), le zinc (3 mg/l), le cuivre (1,2 mg/l), le fer (1 mg/l), l'iode (0,07 mg/l).
Une attention particulière peut êre portée au fer car c'est un des éléments fortement présents sur le Suaire (avec le calcium et le strontium). Un homme de 70 kg possède en tout 4 à 5 grammes de fer dans son organisme, dont les 3 grammes sont contenus dans l'hémoglobine, 1,5 gramme dans le foie, la moelle osseuse, la rate, le reste étant réparti dans la myoglobine, les cytochromes, des enzymes comme les peroxydases et catalases ; le fer sérique (celui qui circule dans le plasma, en dehors des globules rouges) ne représente que 5 mg environ en tout.
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Analyse
Maintenant que nous connaissons mieux les éléments composant le sang, demandons-nous comment il serait possible de mettre en évidence leur présence sur le Suaire et voyons ce qui a été fait :
Les globules rouges :
Il est parfois possible de les observer directement, leur forme et leur diamètre étant caractéristiques. Il ne semble pas que des hématies aient été directement observées sur le Suaire.
Mais leur contenu, l'hémoglobine a la propriété d'avoir des bandes d'absorption très caractéristiques :
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la bande Soret à 410 nanomètres (limite violette du spectre visible) ; John Heller et Joe Gall ont fait cet examen sur un cristal rouge pris sur le tissu du Suaire et ont noté un très fort pic d'absorption entre 425 et 395 nanomètres avec un pic à 400. Le coefficient d'extinction des porphyrines à cette longueur d'onde est de 250000.
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la bande de Stokes à 555 nanomètres pour l'hémoglobine réduite
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une bande à 576 nanomètres et une à 540 nanomètres pour l'oxyhémoglobine. S Pellicori et ses collaborateurs ont travaillé sur le Linceul, là où apparaissent les taches de sang ; il ont trouvé une bande de forte absorption à 400-420 nm, une autre à 530-580 nm, et une troisième à 625 nm
Les taches de sang contiennent donc de l'hémoglobine.
Le fer
La fluorescence sous rayons X avait révélé la présence de calcium, strontium et fer régulièrement répartis sur l'ensemble du Suaire, sauf le fer qui est plus abondant à l'endroit des taches de sang (0,02 à 0,04 mg/cm² pour les taches de sang, contre 0,01 mg/cm² pour le visage en dehors des traces sanglantes d'après les travaux de A Morris et ses collaborateurs).
La photographie aux ultraviolets montrait très nettement toutes les lésions cutanées qui étaient entourées de fluorescence, alors que les lésions elles-mêmes n'étaient pas fluorescentes (la teneur en porphyrine du sang, comme nous venons de le voir, a un coefficient d'extinction énorme)
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Date de création : 12/11/2012 @ 05:17
Dernière modification : 14/11/2012 @ 16:27
Catégorie : Giraud françois
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